Sur la route de l’éco-construction

Rencontre avec l’association RQE

Impact de la construction sur l'environnement

40 M T

déchets générés
par an

123 M T

CO2
par an

23 %

des émissions nationales de gaz à effet de serre
par an

Le secteur du bâtiment génère chaque année près de 40 millions de tonnes de déchets et 123 millions de tonnes de CO2. De la production d’outils au travail sur chantier, la consommation d’énergie demeure omniprésente. La construction représente à elle-seule près de 23 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. 

Face à cette réalité, l’association Recherche Qualité Environnementale (RQE) promeut depuis maintenant 10 ans, une approche environnementale qui non seulement valorise la sécurité sur chantier mais vise également à réduire l’impact de la construction sur l’environnement. Cette association défend l’idée d’une construction éthique, source de richesse pour les entreprises. 

L’un des grands enjeux du monde de la construction est la sécurité au travail. En dirigeant la société familiale Carmine SA, spécialisée dans la rénovation, Stéphane et Sylvain Carmine prennent vite conscience de la nécessité d’adopter une démarche en lien avec le développement durable favorable à la santé des salariés de l’entreprise.

La sécurité sur chantier synonyme d’éco-construction

A l’origine on ignorait l’approche environnementale mais on s’est toujours préoccupé de la santé de nos hommes

Pour les frères Carmine, le point de départ a été la problématique de la sécurité sur chantier, notamment lors du décapage de façade. Les produits décapants, à base de soude, étaient composés de substances dangereuses. Les ouvriers devaient porter des équipements inconfortables et peu fonctionnels pour procéder à des décapages sans danger. Pour ces derniers soumis à de forte chaleur, le décapage devenait vite insoutenable. 

Les règlementations françaises et européennes sont intervenues afin de restreindre l’utilisation de produits toxiques. Dès 2012, l’interdiction du dichlorométhane ou chlorure de méthylène dans les produits décapants, conforte leur volonté de penser écologique.

Mettre la santé au cœur des préoccupations quotidiennes a été salvatrice pour l’entreprise. Les objectifs en termes de santé sont très rapidement atteints pour l’entreprise Carmine, qui ne s’arrête pourtant pas là. Cette dernière ne connait aucun accident du travail depuis près de 5 ans. Selon Stéphane Carmine, cette réussite s’explique par le fait que : « dès 1997, nous dépassions déjà nos obligations légales en matière de sécurité avec l’usage de produits décapants non nocifs sur nos chantiers ». 

À l’échelle sociale comme économique, maintenir les travailleurs du bâtiment dans des conditions de travail satisfaisantes est primordial.

Les entreprises sont soumises à un système de bonus et malus vis-à-vis des charges salariales. Dans ce contexte, un nombre important d’accidents du travail dans une entreprise implique une augmentation des impôts qu’elle paye sur ses travailleurs. Son taux « accident de travail » est ainsi susceptible d’être doublé en fonction de ses effectifs, de la fréquence des accidents et de leur gravité. Pour être viable et productive, une entreprise doit avoir peu, voire aucun accident de travail. Le bien-être au travail ne constitue donc pas une simple nécessité morale, c’est également une exigence économique.

Le développement durable 2.0

Pour beaucoup d’entrepreneurs, l’environnement est un luxe, alors qu’en réalité les changements que l’on propose représentent moins de 1 % des coûts sur chantier et plus de 10 % de gains en matière de productivité .

Depuis sa création en 2007, l’Association Recherche Qualité Environnementale (ARQE) développe une réponse pragmatique à ce besoin sécuritaire. Pour Stéphane Carmine, qui préside l’association RQE, « c’est dans une logique de rentabilité que nos entrepreneurs emploient nos solutions ». L’organisation regroupe près de 35 entrepreneurs qui, comme la société Carmine, veulent limiter leur impact sur l’environnement. L’évolution est longue . 

Pour ce dernier, des changements minimes peuvent faire une différence sur les coûts. Il faut privilégier le durable et recourir un maximum au recyclage. Le choix des partenaires est primordial. Selon Stéphane Carmine, « pour réduire l’impact de l’activité humaine, il faut des fournisseurs qui partagent l’idée d’une éco-construction et soutiennent la rénovation énergétique ». Il faut prendre en compte à la fois les entrants, le fret et la gestion des déchets. Chaque étape du processus est capitale.

Si on applique cette logique à l’entreprise Hilti, la production d’outils avec une longue durée de vie, la rend active dans l’éco-construction. En effet, cette longévité des produits limite la création de déchets de masse. La société récupère et recycle ainsi ses anciennes machines. De plus, le service de réparation lutte contre l’obsolescence programmée avec une réparation rapide des outils.

L’intérêt de l’approche n’est donc pas le respect d’une liste définie de prescriptions mais plutôt l’idée d’un management global appliqué au développement durable où les petites décisions de tous les jours participent à réduire l’empreinte de l’homme sur la terre. Cette logique, perçue par beaucoup comme un « Greenwashing », a pourtant fait ses preuves sur l’environnement.

La naissance du label RQE

Label RQE

L’association créé très rapidement un label RQE en 2007. Il vise à valoriser l’amélioration de la démarche environnementale pour les entreprises qui l’adoptent : « les mauvais élèves sont admis », plaisante le président de l’association. Pour lui, « leur participation est même souhaitable car leur marge de progression est importante et leur impact nécessairement positif ». Pas de bons ou de mauvais points pour l’organisation mais la simple valorisation d’une marge de progression vers le développement durable.

Le label RQE repose sur les 3 piliers du développement durable : le progrès social, le respect de l’environnement naturel et humain, ainsi que la performance économique.

Pour atteindre ces objectifs, le label vise 5 axes de gouvernance :

  • Respecter le capital santé des opérateurs et des utilisateurs
  • Réduire les risques de pollution
  • Limiter, gérer et valoriser les déchets
  • Favoriser les économies d’énergie
  • Générer des richesses

Objectif zéro carbone

Les étapes d'un chantier zéro carbone

présentation du label par Stéphane Carmine. De gauche à droite : S. Royal, S. Troussel, L. Fabius, S. Carmine et T. Hatat
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En septembre 2015, l’association RQE prend un tournant. Elle développe un nouveau label, le « Chantier ZérO Carbone », présenté lors de la COP 21 à Paris. L’objectif ambitieux de l’association avec ce nouveau label est l’équilibre carbone. Pour cela, les entrepreneurs doivent préalablement se soumettre à deux étapes.

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Limitation des émissions de gaz à effet de serre sur chantier

L’objectif est de maintenir un taux d’émission le plus bas possible afin que la quantité de carbone à séquestrer soit faible.

Plantation de Palétuviers à Madagascar, financée par l’association RQE
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Plantation d’arbres pour équilibrer les émissions restantes de CO2

Les nouvelles plantations vont pouvoir séquestrer la quantité de carbone pour équilibrer les émissions de GES produites par le chantier afin de recréer un équilibre. C’est à Madagascar que l’ARQE organise la plantation d’arbres à travers le projet Kolorano en partenariat avec l’Association Etc Terra.

L'aéroport du Bourget, premier chantier zéro carbone

Aéroport du Bourget à Paris, crédit photo : Joëlle MESTAS

Le premier chantier ZérO Carbone, coordonné par l’ARQE est celui de la rénovation des hangars aéronautiques Lossier à l’Aéroport du Bourget de Paris. La première phase de ce projet ambitieux a été celle du bilan carbone. Cette étape permet à une entreprise de connaitre la quantité de carbone émise par ses activités de construction ou de rénovation. Elle est indispensable au calcul du besoin en séquestration de carbone par les arbres afin d’atteindre une balance nulle en carbone.

L’évaluation de l’empreinte carbone des entreprises intervenant sur la rénovation de l’aéroport a été effectuée par la société Carbone 4. Cette dernière est à l’origine de la calculette carbone, outil permettant d’évaluer l’empreinte carbone d’un chantier type.

Bilan carbone du chantier

Tous les matériaux et équipements utilisés sur le chantier sont pris en compte par la société Carbone 4 pour évaluer l’empreinte carbone. C’est le cas notamment de la peinture, de l’isolation thermique intérieure et extérieure lors de de ravalement de façade.

Le bilan carbone permet une hiérarchisation des différents postes d’émissions en fonction de leur impact. Il facilite la réduction des émissions de CO2 par le choix de matériaux plus respectueux de l’environnement.

De nouveaux chantiers ZérO Carbone sont déjà en prévision. L’éco-construction a encore de belle année devant elle.

Isolation thermique extérieure

L’isolation thermique par l’extérieure favorise la préservation en énergie. Elle permet la réduction du nombre de ponts thermiques qui peuvent représenter jusqu’à 50 % des déperditions énergétiques d’un bâtiment. 

Dotée d’une pointe en fibre de verre capable de réduire les points thermiques à 0,000 [W/K], la cheville d’isolation HTS comporte des avantages environnementaux conséquents.

Les clous X-IE 6 permettent une fixation haute résistance avec un taux de déchet très faible. Découvrez le système de fixation d’isolation par clouage, cinq fois plus résistant que les méthodes traditionnelles. 

Hilti et le développement durable

  • Signataire du Pacte Mondial des Nations Unies (Global Compact) : soumission aux dix principes universels du pacte qui concernent l’environnement, les droits de l’homme, le travail et la gouvernance.
  • Certificat Environnement ISO 14 001 pour le Groupe Hilti qui prévoit une amélioration en continue de la performance environnementale.
  • Conformité à la Directive RoHS sur les produits chimiques dangereux.
  • Création de la gamme Clean-Tec qui réaffirme l’approche environnementale des produits Hilti. L’un des produits phares de cette gamme, la résine HIT-CT 1 rend le scellement de fers à béton inoffensif pour l’utilisateur. Elle peut être jetée parmi les déchets non dangereux et a été agréée par la National Sanitation Foundation.
  • Nos sites de production ont été mis à contribution dans cet engagement pour le développement durable. Près de 80% de l’électricité utilisée au sein de notre usine de Thüringen en Autriche provient d’énergies renouvelables.