Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est normal qu’un béton fissure. Cependant, il existe différents types de fissurations :
- La fissuration que j’appellerai accidentelle qui peut être due à la sédimentation, le retrait chimique ou plastique, à la corrosion des aciers…
- La fissuration structurelle
Le béton résiste très bien à la compression, mais sa résistance à la traction est très faible. Par conséquent, les Eurocodes considèrent un modèle de bielles-et-tirants pour le dimensionnement du béton armé. Dans ce modèle, des fissures apparaissent dans les éléments de béton armé soumis à de la flexion ou de la traction.
Or, d’après Eligehausen, lorsqu’il y a de la fissuration évolutive dans un élément de béton, il y a une grande probabilité que celle-ci intercepte la position de la cheville. En effet, le trou de la cheville qui fournit un champ de concentration de contrainte ainsi que les contraintes locales supplémentaire appliquées par la cheville (précontrainte, chargement appliqué) favorisent la fissuration dans ces zones.
En raison du mode de fonctionnement des chevilles, la présence d’une fissure est souvent préjudiciable pour la résistance. Ainsi le schéma ci-contre présente les courbes schématiques charge/déplacement d’une cheville à couple contrôlé testée en traction dans un béton fissuré et non-fissuré.
On voit bien d’une part qu’avec des chevilles qui ont été développées pour fonctionner dans du béton fissuré, il y a une phase de résistance élastique jusqu’à la rupture. Et nous constatons que la rupture apparait bien plus tôt et avec un plus grand déplacement que dans du béton non-fissuré. D’autre part, avec des chevilles qui n’ont pas été développées pour fonctionner dans du béton fissuré, il n’y a pas vraiment de zone élastique. Dès que l’on applique une force de traction, nous rentrons directement dans une zone plastique ou l’effort repris ne croît plus mais le déplacement est très grand.